Nos astuces au quotidien pour une éducation plus égalitaire

Après l’article plus « réflexif » d’il y a quinze jours, voici un billet beaucoup plus concret. Cela fait quelques années qu’avec mon mari nous souhaitons orienter différemment l’éducation qu’on donne à nos enfants, en la rendant plus égalitaire / moins sexiste / plus féministe (rayez la mention de votre choix :)).

En petit préambule, je précise que j’ai conscience que nous avons la chance de nous trouver face au « seul » problème du sexisme – qui est global dans la société – et non à l’intersection d’autres combats, comme le racisme, l’homophobie (qui rejoint le sexisme pour moi cela-dit), la transphobie, le validisme, la grossophobie, etc. On appelle cette convergence des discriminations l’intersectionnalité. C’est un mot qu’on entend de plus en plus et si je peux permettre ici à mes lecteur.ices d’en prendre conscience voire de le découvrir, j’aurais tout gagné. Je ne me situe pas dans une position intersectionnelle donc mon propos concernera aujourd’hui principalement le sexisme et ce qui en découle, mais sachez que vous trouverez plein d’autres ressources ou astuces intersectionnelles à suivre sur les réseaux sociaux.

Autre précision. Ici, j’utilise le mot « genre » d’après la définition de « sexe socialement construit, indépendamment du sexe biologique ». C’est le phénomène de genre qui induit les « comportements de garçons » versus « les comportements de filles », les « métiers de filles » versus les « métiers de garçons », les « jeux de filles » versus les « jouets de garçons », par exemple.

Comme je vous disais dans mon précédent article, la conscience de tous ces sujets nous est arrivée dans les premières années de vie de notre fille aînée, mais pas immédiatement. Nous avons tous les deux reçu une éducation assez construite et genrée (bien que mes parents soient très atypiques dans leur fonctionnement comme j’en parle plus loin) et ne l’avions jusqu’ici pas vraiment remise en question. C’est en devenant parents, d’une fille, puis en rencontrant d’autres parents, de côtoyer le doux (lol) monde de l’Education Nationale et des personnes engagées dans la défense de l’égalité entre les hommes et les femmes que le sujet nous a vraiment sauté aux yeux. Depuis, nous ne cessons d’évoluer dessus, et c’est une part très importante de notre vie parentale. J’en reparlerai, mais la difficulté est ensuite de trouver la bonne nuance, le juste milieu pour ne pas non plus provoquer une overdose d’engagement, un retour des injonctions, une rigidité extrême ou un épuisement, que ce soit pour nous ou pour eux (nos enfants) (et nos entourages :)). Je pense qu’on y arrive à peu près … ;)

Voici donc 9 points que nous mettons en place au quotidien – que nous tentons, tout du moins. Bien sûr ça ne marche pas toujours, bien sûr on a tâtonné et tâtonnons encore beaucoup. Et puis plus les enfants grandissent, plus ils vont trouver chacun.e leur place dans tout cela et faire leur propre chemin. Nous leur donnons les bases, le socle et ils composeront avec leur personnalité, leur vécu, leur vie sociale, leur entourage, leur époque … Nous, on aura fait le premier pas ! ;)

Des livres et des dessins animés féministes et anti-clichés … mais pas que !

Vous trouverez en story à la Une de mon compte Instagram une sélection de livres antisexistes que nous lisons souvent à nos filles (notre fils est encore un peu petit …). Au menu, les filles ne sont pas toutes des princesses en robe (ou alors elles détestent l’être et ne sont pas empotées), les garçons sont doux, les filles font ce qu’elles veulent de leur vie, les garçons aussi, les couples ne sont pas tous hétérosexuels, les familles pas toutes blanches, avec un papa, une maman, un garçon et une fille. Mon préféré du moment c’est le livre Familles et je suis contente car il plaît à tout le monde chez nous. Il montre des familles de tous types et c’est pour moi un point primordial dans les valeurs que je veux inculquer à mes enfants.

Niveau dessins animés, on a aussi essayé d’en trouver des moins clichés que d’autres. Ce n’est vraiment pas simple mais on en a quelques-uns quand même. Notre préféré : Ferdinand, un taureau -mâle donc- qui déteste les combats, préfère les fleurs, et qui décide de contrer son destin de corrida. C’est très poétique et joli, tout en étant vraiment profond, et je suis ravie car pour une fois cela montre une déconstruction de la masculinité socialement construite, ce qui est rare. Sinon, La Reine des Neiges n’est pas si pire ; certes elle est en robe à paillettes bleue, mais elle est libre et casse les codes du « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » et de la femme dépendante d’un homme pour être heureuse. Mary Poppins (l’original) met en scène des Suffragettes à Londres. On peut également citer Rebelle , les films du Studio Ghibli, Billie Elliot, Masha et Mischka, Heidi ou encore Fifi Brindacier.

Maintenant, comme pour tout, il faut savoir où mettre le curseur. À un moment, je me faisais un point d’honneur à leur lire une histoire antisexiste par soir, et à ce qu’elles ne regardent que des dessins animés qui ne véhiculent pas de stéréotypes de genres. Et puis, j’ai entendu Elsa Rigoulet et Pilha Hintikka dans un épisode du podcast de Papatriarcat, et leurs propos m’ont ouvert les yeux – et dépressurisée ! : interdire des livres ou des dessins animés à des individus, cela s’appelle de la censure, et on sait où ça peut mener. Et un autre point qui en découle : il est primordial pour nous que nos enfants aient un esprit critique aiguisé et qu’ils s’en servent dès qu’ils peuvent. Comment les aider dans cette voie si on ne leur propose qu’un seul type de contenus ?

J’ai donc changé mon fusil d’épaule : elles lisent et regardent ce qu’elles veulent (de leurs âges bien sûr) et si besoin, on les questionne ou en parle après. Et croyez-moi, c’est encore plus efficace et elles assimilent bien plus ce qu’est une situation stéréotypée quand elles en rencontrent une !

Leur acheter des poupées diversifiées

Ce n’est que récemment que je me suis rendue compte que les poupées n’avaient pas de sexe. Je n’ai pas dit de genre, parce que dans le royaume des poupées, le rose et le bleu, ça y va ! Mais de SEXE. Et particulièrement de sexe féminin. Autant une poupée « garçon » aura souvent un petit penis et des testicules, autant une poupée « fille » (quand le corps n’est pas en tissu) n’a « rien », ou alors un simple petit trou pour que l’eau s’écoule quand on la met dans le bain.

Difficile de s’identifier en tant que petite fille, non ? Alors certes, ce n’est pas simple comme sujet à aborder, mais c’est prendre les enfants pour des idiot.e.s que d’imaginer qu’ils.elles ne s’explorent pas, ne regardent pas leurs parties intimes et donc a fortiori, ne se rendent pas compte que leurs poupées ne sont pas du tout constituées pareil qu’elles.

On a trouvé une marque de poupées réalistes, où sont représentées les vraies parties génitales des filles ; les lèvres, la vulve … Et elles existent de tous les types, races, sexes.

J’en profite pour glisser que les poupées, ce n’est pas que pour les filles ! Et les poupées filles non plus :) la découverte de l’anatomie des filles est aussi importante pour les garçons. Là encore, n’allons pas croire qu’ils ne voient pas que les choses sont différentes … et plus tôt ils en prendront connaissance de manière réaliste, plus ils seront éveillés au respect de l’autre et de son corps.

Interroger les clichés de genres sur les vêtements et les couleurs … sans les braquer

« Une fille c’est plus joli en robe », « Le rose, c’est pour les filles », « Les pantalons baggys, c’est pour les garçons, et les swets a capuche aussi », et j’en passe. Très tôt lors de la sociabilisation, les stéréotypes sur les vêtements et les couleurs assaillent nos enfants.

Chez nous, ce fut un chemin aussi. De leur apprendre qu’ils n’avaient pas lieu d’être sans pour autant les forcer ou les braquer, en leur laissant leur libre arbitre mais tout en aiguisant encore une fois leur esprit critique.

Notre fille aînée, après n’avoir voulu porter que des robes et des jupes, avoir adoré les licornes et les princesses roses à paillettes (au secours), a totalement reviré. Et plus je lui disais que les robes, ce n’était pas une obligation, qu’elle serait mieux en pantalon pour jouer, etc, plus elle mettait des vêtements girly ! J’ai arrêté de lutter, ce n’était même plus un sujet à la maison, et quelques mois plus tard, d’elle-même, elle s’est mise à ne porter que des pantalons, et à ne plus vouloir une seule jupe ou robe. Ce n’est absolument pas une « victoire » pour moi, car je souhaite avant tout qu’elle soit bien dans ses baskets et qu’elle fasse ce qu’elle souhaite avant tout. Si elle avait préféré les robes toute sa vie, aucun problème, à partir du moment où c’est SON choix. Et là, je sens que mettre des pantalons, c’est son choix propre, d’ailleurs quand son entourage s’en étonne, elle répond juste que les jupes c’est pas pratique, que de toute façon elle préfère jouer au foot et que les princesses c’est pas son truc. Rien de plus.

Les géniales robes Pourquoi princesse, pour les enfants qui veulent porter des robes pas gnan-gnan !

Ma deuxième fille pour le coup, est à fond dans les robes, même pour dormir ! Forte de ma première expérience, je la laisse s’habiller absolument comme elle veut (de toute façon en parentalité, il faut choisir ses combats et les fringues ne sont clairement pas le mien :)) et veille juste à ce que ce soit son choix (de toute façon , on peut pas lui imposer grand chose en terme de choix à ma Little A !!) . En revanche, nous lui disons souvent qu’elle a le droit de ne pas s’habiller en robe si elle le souhaite, je lui dis que je préfère moi-même les pantalons sauf pour des occasions, et que s’habiller doit rester un plaisir et pas une obligation. Et je bondis quand elle me dit « mais si Maman, une fille c’est plus joli en robe » ! Mais là encore, plus j’y mets de l’émotion et plus cela enfonce sa conviction j’ai l’impression, donc j’essaye à présent d’y mettre mois d’affect tout en lui disant ce que j’en pense, et le message passe bien mieux !

La seule chose que j’impose, ce sont les formes des chaussures, pour qu’elles soient toujours pratiques et confortables.

Nous réfléchissons de la même manière pour les sports ou les activités ; elles pratiquent celui qu’elles veulent, et si c’est la danse, c’est la danse. Mais nous veillons à ce qu’elles ne pensent pas que ce soit le seul sport qui leur soit socialement autorisé et à ce qu’elles en découvrent d’autres, que ce soit à travers des retranscriptions à la TV, des photos, des affiches, des livres …

Sur le sujet de mon fils et des vêtements, je vous laisse relire mon dernier article, qui interroge beaucoup cette question ; nous n’y sommes pas encore totalement confrontés mais cela viendra …

Mixer les jouets dans les chambres

Nos filles aînées dorment dans la même chambre, notre fils dans une autre, pour des raisons de rythmes de sommeil et d’âges avant tout. Mais les jouets sont mixés entre les chambres, et nous les intervertissons souvent (sauf les Playmobil qui ne vont évidemment pas dans la chambre de mon fils, rapport au fait qu’ils finiraient dans son estomac plus vite que prévu !). Cuisine, berceaux, établi de bricolage, cubes, KAPLA, poussettes, livres, jeux de société, voitures, trains …. tout cela vagabonde entre les deux chambres, de manière totalement aléatoire.

On fait la même chose avec les accessoires, comme les couverts, les serviettes de table, chapeaux, foulards, etc. rose, bleu, vert, jaune, fleurs, dragons, voitures, paillettes, coeurs … on les donne aux trois enfants indifféremment (après s’être rendus compte que machinalement on avait tendance à leur attribuer en fonction de leur sexe).

Avoir le même comportement partout, rester cohérent.e

Difficile ça et clairement, je n’y arrive pas toujours. On le sait, la cohérence du comportement parental est une des clés du succès dans l’éducation. Cela veut dire savoir s’affranchir du regard des autres … et c’est là où le bât blesse encore un peu pour moi (beaucoup moins pour mon mari) !

Mais l’idée, c’est de garder les mêmes discours, les mêmes paroles, les mêmes comportements, peu importe où et avec qui nous sommes ; avec la famille, la belle-famille, les copain.ines, la nounou … Les discours anti-stéréotypes et de déconstruction des genres, c’est mieux partout, tout le temps, sinon, tout le monde est perdu, et les enfants les premier.es !

Valoriser des compétences « attribuées à l’autre genre »

On a beau dire et faire ce qu’on veut, sociétalement et socialement, les petites filles s’attendent à ce qu’on valorise leur « sagesse », leur « vocabulaire », leur « douceur », leur « beauté », leurs performances intellectuelles ; et les petits garçons leur « dynamisme », leur « curiosité », leur « rationalité », leur « adresse », leurs performances sportives. L’idée qu’il faudrait ces attributs genrés pour être des « vraies filles » et des « vrais mecs ». À la maison, on essaye de valoriser toutes les compétences propres à l’enfant avant de penser à son sexe, voire, on insiste sur celles qui seraient attribuées habituellement à l’autre sexe.

Mais clairement au départ, c’est une gymnastique pas simple, parce que force est de constater que les enfants se conforment très vite à l’image que la société souhaite pour eux.elles. Et que les petites filles, d’elles-mêmes, vont avoir tendance à dire qu’elles ont « été sages aujourd’hui », surtout pour les enfants scolarisé.es. Alors on est à l’affût des comportements et aspirations « anti-genrées » si on peut dire, on les souligne (sans en faire des caisses non plus au risque de créer l’inverse, c’est à dire le rejet par opposition) pour bien leur montrer que tout est possible, et que leur personnalité est ce qui compte par-dessus tout.

Ne pas créer de tabou autour de l’intimité et l’anatomie féminines

C’est un peu mon sujet du moment, car nous avons traversé des difficultés urologiques avec l’une de nos filles. Et pourtant, ce n’était pas du tout inné pour moi, ayant grandi dans une famille très pudique et ne parlant jamais « de ces choses-là ». Les petites filles, les jeunes filles, les femmes, connaissent très mal leur corps (les garçons aussi d’ailleurs, ne connaissent pas bien le corps des femmes, et c’est un autre problème, mais tout aussi important et même dangereux car le point de départ de beaucoup de dérives et de violences). Bien sûr, à chaque âge la connaissance qui lui est dûe.

Aux âges de mes filles, il nous semble très important qu’elles connaissent leur anatomie, qu’elles sachent comment elles sont constituées. Ça suffit amplement pour le moment (la question de « Comment on fait les bébés » arrive pour ma fille aînée, donc on a commencé légèrement). Plus tard, il faudra qu’elles apprennent davantage sur la sexualité, le plaisir, les fonctions de leurs corps (qui ne se résument pas à la grossesse et aux règles).

Du coup, doucement mais sûrement, depuis quelques semaines / mois, nous les éveillons davantage à leur anatomie. Chez nous, nous donnons depuis qu’elles sont petites un « petit nom » à leurs parties intimes, que nous appelons « nénette » entre nous. Mais nous leur avons aussi appris le vrai nom des parties, le jour où on s’est rendu compte que notre fille pensait que le caca et le pipi sortaient par le même trou, à savoir celui qu’elle voyait le mieux, le vagin (!).

Pour vous aider si vous êtes également dans cette démarche, je vous conseille l’excellent Petit illustré de l’intimité, de Tiphaine Dieumegard et Mathilde Baudy,  qui a d’ailleurs été labellisé par la chair santé sexuelle et droits humains de l’UNESCO : extrêmement précis, adapté aux enfants, pédagogique et les dessins sont super colorés et sympas. Il aborde les différentes parties du sexe féminin, le périnée, le sexe, la reproduction, le genre, le consentement … Je le garde juste dans notre chambre car j’estime que certaines pages ne sont pas encore de leurs âges (et maintenant Petite I sait lire !). Et nous progresserons dans sa lecture au fur et à mesure, avec chacun.e de nos enfants.

Je suis persuadée que c’est par cela que commence la prévention contre les violences sexistes et sexuelles, la prise de conscience de l’importance du consentement, et plus largement l’épanouissement des femmes. Par l’éducation et la maîtrise. Par apprendre de quoi nous sommes constituées, quelles sont les fonctions des parties de notre intimité, qui nous appartient à nous et nous seules. Et ma démarche est toujours la même ; répondre à leurs interrogations quand elles arrivent, en fonction de leurs âges et de leurs évolution, et ne faire d’aucun sujet un tabou. De toute façon, nos enfants apprendront tout cela tôt ou tard, je préfère que ce soit avec nous de manière respectueuse et douce plutôt que sur des sites pornos (pour partir dans l’extrême).

Lire et se renseigner plus en profondeur, nous aussi

Je vous ai déjà parlé des excellents livresTu seras un homme féministe mon fils, d’Aurélia Blanc, de Éduquer sans préjugés d’Amandine Hancewicz et Manuela Spinelli et de 30 discussions pour une éducation anti-sexiste d’Elsa Rigoulet et Pilha Hintikka … Ce sont ceux qui m’ont le plus marquée mais il en existe d’autres sur ce thèmes. Lire et se renseigner, en tant que parents, nous ouvre les yeux et nous permet de changer nous aussi nos perceptions et constructions. Nous partons tous.tes de quelque part, d’une éducation, d’un vécu, d’expériences, de modèles particuliers. À nous d’en faire autre chose, et pour cela, il faut se renseigner.

Quand on met un pied dans ces sujets, c’est un peu comme si on mettait un filtre permanent dans sa vie ; plus jamais on ne peut voir revenir en arrière, les choses paraissent si limpides, la prise de conscience est tellement profonde et irréversible. Le challenge ensuite est d’en faire ce que l’on veut pour soi et pour les sien.nes, de savoir faire des compromis parfois et de nuancer souvent. Rien n’est blanc ou noir (ou rose ou bleu), tout est toujours « un peu plus compliqué » que cela n’y paraît. Mais ce qui est sûr, c’est que quand on se rend compte du sujet et de ses impacts dans toute la vie et toute la société, il est impossible d’en faire abstraction ensuite.

Nous, parents, sommes leurs premiers modèles

Last but not least, NOUS. Nous sommes leurs premiers modèles. Alors bien sûr, c’est mettre beaucoup de pressions sur nos petites épaules de parents. Mais dans un couple hétérosexuel, les rôles genrés (ou non) que nous adoptons (ou non), auront un impact sur la manière dont nos enfants les percevront (ou pas). Je sais de quoi je parle car je suis issue d’un couple très égalitaire (bien que d’une famille bien « classique »), où les deux travaillaient beaucoup, où les deux accomplissaient les taches ménagères sans se demander qui les avait faites ou qui devait les faire, où le père cuisinait et la mère rentrait plus tard du boulot. Et avec ce modèle, je n’ai pris conscience que très tard des inégalités systémiques entre les hommes et les femmes, les pères et les mères, en voyant comment cela se passait dans les autres familles.

Attention, je ne dis pas que le modèle fait tout ; mon mari, qui, lui, est issu d’un modèle très traditionnel, a déconstruit les choses seul (et avec moi) et cela n’a pas forgé en lui un désir de reproduction de ce qu’il avait vécu. Mais cela influence forcément l’image que l’on a de l’égalité. Disons que la déconstruction est d’autant plus difficile et fastidieuse quand on n’a pas observé cette équité/égalité depuis tout.e petit.e.

Pour autant, pas de pression inutile ; on fait tous.tes comme on peut, dans un contexte pas toujours simple et un rythme de vie souvent effrené. L’importance est d’en avoir conscience et d’agir à nos niveaux pour que nos enfants évoluent dans un environnement le plus égalitaire possible. Il me semble évident que si l’enfant a grandi en voyant tous les jours un homme respecter sa femme, une femme pouvant accomplir ses projets, un partage équitable des tâches et de l’organisation familiale au sens large, il.elle sera tenté.e de reproduire. Ou en tous cas, qu’il.elle tiendra pour acquis le fait les femmes et les hommes sont égaux, et que les rôles genrés n’ont pas lieu d’être, qu’ils enferment plus qu’ils n’épanouissent. Après, libre à chacun.e de suivre des rôles genrés, bien évidemment. Mais en toute conscience, et après avoir déconstruit leur potentiel délétère, c’est mieux ! Et on remarquera souvent que le rôle genré « obligatoire », s’il convient aux hommes, convient rarement aux femmes, donc bien vérifier que le chemin qu’on prend convient À TOUT LE MONDE ;)

Voilà les « quelques » astuces que nous tentons de mettre en place à la maison. Vous commencez à me connaître, piochez ce qui vous parle, ce qui vous semble facile à essayer ou à peaufiner. Chaque petit pas est un immense pas … il y a 6 ans je ne pensais pas une seconde que nous ferions ce chemin-là et probablement que si j’avais lu un article comme celui-ci j’aurais été déboussolée tant j’en étais loin. La stratégie des petits pas, je vous dis.

Ce qui m’aide à tenir ce cap quand parfois je trouve ça décourageant, c’est qu’il y a beaucoup de pays dans lesquels les questions de genres ne sont quasiment pas un sujet (les pays du Nord, pour ne citer qu’eux), alors pourquoi pas nous ?

On part tous de quelque part, on va tous quelque part, l’important c’est d’y aller en restant aligné.e avec nos valeurs et à notre rythme. Et je suis persuadée que chaque petite action, chaque petite habitude qui va dans le sens d’un peu moins de sexisme et de stéréotypes participe à rendre le monde meilleur. Même une minuscule action ou un tout petit mot. Y’a plus qu’à :)

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