Et le couple, dans tout ça ?

Le couple c’est LE sujet que je trouve le plus dur à aborder « publiquement ».

Déjà parce que c’est pour moi ultra intime. Je ne parle même pas de sexualité, mais le couple en lui-même, est un sujet que je trouve super intime. Mon couple a toujours été mon jardin secret ; peut-être parce que nous sommes ensemble depuis que nous avons 17ans, à un âge où pas grand monde ne comprenait le sérieux de notre relation. J’en ai gardé une forme de protection contre le monde extérieur je pense et surtout une grande pudeur. 

Ensuite parce qu’on ne sait jamais ce qui se passe dans un couple, donc quand on se met à parler du sien, on omet forcément beaucoup de choses, de nuances, on donne une image qui n’est pas forcément totalement réelle et ça me dérange. Pour vous donner un exemple, je voulais publier un article sur le couple la semaine dernière mais la semaine dernière a été compliquée entre nous – la vie en confinement avec 3 enfants, du boulot, un huis clos, des difficultés de communication, bref …! Impossible pour moi de « faire semblant », de ne pas être authentique ou spontanée. Impossible de créer une image que je ne vivais pas sur le moment. Et pour autant, impossible aussi de parler des tensions parce que ça c’est ma limite absolue ! Bref, j’ai changé mon fusil d’épaule et préféré laisser passer la semaine et publier plus tard.

C’est particulier les réseaux sociaux pour ça : d’une image on pense connaître une vie. Nous qui nous exposons le cherchons bien me direz-vous, et c’est pour cela que je mesure de plus en plus ce que j’y partage, en privilégiant le contenu et l’écriture à ma vie perso.

Enfin, car je ne veux surtout pas tomber dans un rôle de « modèle » (ou de contre-modèle), de « il faut », de « faites comme ça », de jalousie ou que sais-je. Les conseils et vécus de couples sont tellement individuels et propres à chacun.e que je trouve toujours ça assez délicat d’étaler sa vie de couple, encore plus quand il s’agit de morceaux très choisis.

Mon couple est loin d’être parfait, déjà parce que ni lui ni moi ne le sommes. Nous avons eu de très gros bas, de merveilleux hauts, de grandes tristesses, des immenses bonheurs. Et puis aussi plein plein de moments juste de vie courante. Les années 2020-2021 nous ont éprouvés, poussés dans nos retranchements, comme beaucoup. Les ajustements sont permanents. Nous avons beau être très fusionnels depuis toujours, la période est longue. Nous faisons en sorte de faire de notre mieux et c’est peut-être ça notre plus grande force ; accepter de nous remettre en question et parler, toujours, tout le temps, sans cesse, même si c’est pour s’engueuler ou s’expliquer. Nous avons grandi ensemble, évolué ensemble, nous sommes il est vrai un pilier important dans notre entourage, de part notre « longévité » et notre solidité. Puis nous avons nos failles, comme tout le monde.

Photo par @phome_lab pour Maman Louve

Aujourd’hui je vais vous parler de ce que nous avons appris de cette folle année écoulée. Ce qui a marché pour NOUS, ce avec quoi nous en ressortons (même si ce n’est pas terminé). Je vous en prie ; prenez ce qui vous fait du bien, laissez de côté le reste. Ne comparez pas, ne cherchez à ressembler à personne qu’à vous-mêmes. Protégez-vous, surtout en ce moment. Les réponses à vos difficultés, c’est avant tout en vous qu’elles sont. Vous ne trouverez jamais les réponses sur les réseaux sociaux ou les blogs ; je veux dire par là que ce n’est pas ici ou là que vous trouverez confiance en vous, bien au contraire. En revanche, vous trouverez peut-être des idées que vous n’aviez pas eues, des choses à expérimenter, vous vous sentirez peut-être moins seul.e et c’est cela que vous devez prendre ! En vous disant que si « chez vous, ça ne marche pas », c’est juste que ce n’était pas adapté à votre situation, rien de plus. Ça sent le vécu, non ?!

Martelez-vous surtout que non, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. En revanche, les photos peuvent l’être ;) Et le couple n’en fait pas exception …

Etablir la liste de nos besoins individuels

Ça peut paraître idiot, mais on ne l’avait jamais faite, notre liste de besoins. Cette année plusieurs fois, quand l’un de nous se sentait vraiment à bout de souffle, on l’a faite. Pas celle de nos projets à deux non, celle-ci on en discute à peu près tous jours ! Mais nos listes individuelles, personnelles. Puis on les échangeait et on en parlait. Ce n’est pas forcément un exercice facile et la règle d’or c’était « on écrit en oubliant les autres membres de la famille. Juste ce dont on a besoin SOI. »

Évidemment tout n’est pas réalisable, ou pas tout de suite, ou pas toujours, mais l’idée c’est au moins de s’en parler. Et rien que de prendre ce temps à soi et de poser cette liste sur papier, ça fait beaucoup de bien :) Et ça apaise les moments de « Je fais beaucoup plus de trucs pour la famille que toi, j’en ai marre, je n’ai aucun temps pour moi » ou « j’en peux plus du famille-boulot-dodo et de ne rien faire pour moi » parce que l’autre nous laisse l’espace de nous exprimer et de poser nos besoins sans jugement.

Se trouver un combat/engagement commun

Ça c’est notre grosse nouveauté de cette année. Nous avons trouvé ce qui nous lie par-dessus tout dans notre parentalité « partagée » : la recherche d’une égalité / équité, en fonction de qui nous sommes et non de ce que nous avons entre les jambes. C’est dur, fastidieux, source de tensions parfois car il y a beaucoup à dé puis re-construire, mais aussi beaucoup d’apprentissages. C’est notre chemin, ça ne sera pas forcément celui des voisins, et c’est tant mieux.

En tous cas nous avons trouvé dans cet engagement commun une réelle satisfaction de couple et une forme de renouvellement. Nous nous sommes engagés tous les deux en septembre dernier dans l’association Parents et Féministes, et ça a donné beaucoup de profondeur à nos engagements. Cela nous fait aussi rencontrer plein de nouvelles personnes passionnantes et enrichissantes, qui portent les mêmes combats que nous, mais pas de la même manière ni avec le même vécu.

A titre très personnel, j’ai toujours beaucoup aimé voir et observer mon homme avec « les autres ». J’aime ce qu’on est en groupe aussi, qui il est en groupe, je me sens fière (cui-cui). J’ai l’impression de retomber amoureuse de lui à chaque fois que je le vois ou écoute avec d’autres (cui-cui again). Etant donné qu’on n’a plus vraiment d’occasion de se voir entre amis ou en groupe depuis bien longtemps, adhérer à cette association, en plus que tout ce que cela m’apporte par ailleurs et des combats menés ensemble avec mon mari, me procure parfois cette même impression de bonheur-là.

Trouver le bon timing dans les disputes

Bizarre ce titre, non ? Sans épiloguer, c’est très simple. Quand on est H24 avec une personne pendant plus d’un an, évidemment les tensions augmentent. Et bien, il m’a fallu 16 ans pour comprendre qu’il valait mieux que j’attende quelques heures après une dispute pour se reparler. J’étais plutôt du genre « on s’explique tout de suite » et du coup je vous le donne en mille on y passait des heures. Maintenant, je me fais violence pour attendre un peu sans se parler et bizarrement quand on re-communique, ça va beaucoup mieux !

Accepter l’aspect transitoire de la situation

PRIMORDIAL. Je n’écris pas 10 lignes dessus, je pense qu’on en est tous.tes là … même si je vous l’accorde, c’est TRÈS TRÈS LONG …

Ne pas parler que des enfants et de leur éducation

Le piège dans lequel beaucoup de parents tombent, surtout dans les premières années j’imagine, nous les premiers. Maintenant quand on se rend compte qu’on ne parle que de ça depuis longtemps, on se le dit et on (se force à) change(r) de sujet. Là non plus, c’est pas toujours simple et on peu se sentir un peu frustré.e, mais quelques minutes plus tard, on a l’impression de retrouver son couple, et ça fait du bien …!

Savoir se prioriser

Le couple, c’est la base, le socle. Bien sûr, dans une configuration comme la nôtre où il y a un couple parental. Je n’en fais pas du tout un modèle au-dessus des autres, je parle juste de ce que je connais. Quand on devient parents à deux, a fortiori quand on est parents de 3 enfants, s’oublier en tant que couple est tellement tellement facile. Il faut savoir parfois se prioriser, prioriser son.sa conjoint.e, envers et contre tout (tous). C’est probablement ce qu’il y a de plus difficile à faire quand on a la tête dans le guidon. Ça demande de l’énergie et de la force.

Et puis on culpabilise souvent en se disant que du coup, on va délaisser nos enfants, qu’en ce moment unetelle a ses soucis scolaires, untel a les dents qui poussent, la troisième a une angoisse de séparation … Il y a toujours une excuse ! Et pourtant, on sait très bien qu’un enfant est bien plus heureux quand ses parents le sont et qu’un enfant est plus libre quand ses parents le sont aussi :) Tâchons, dans nos moments de flemme et de découragement, de ne pas l’oublier !

Voilà, j’ai tenté d’être la plus « neutre » possible pour surtout ne pas rajouter d’injonctions culpabilisantes ou non adaptées :) J’espère que vous y trouverez quelques idées à glaner si des questions vous taraudent. Et sinon que vous nous en partagerez d’autres ?!

J’aimerais aussi par cet article appeler à plus de bienveillance et de tolérance envers celles.ceux qui nous entourent. Ne pas juger à l’emporte-pièce les couples qu’on croise, qu’on observe. Nous n’avons pas la science infuse sur elles.eux, et encore moins sur leur couple :) Mais n’en faisons pas un sujet tabou pour autant, restons ouvert.e.s aux confidences, elles libèrent autant ceux.celles qui les partagent que ceux.celles qui les écoutent.

Et n’oubliez pas chers couples parentaux, YOU ROCK, et cette année plus que jamais ! Vous êtes, nous sommes tous des warriors.

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