Confinement #3 : Ce que je ne referai pas

Et c’est reparti pour un tour ! Trois nouvelles semaines avec nos petit.e.s à la maison. J’ai déjà entendu 10 fois depuis jeudi dernier « Oh, ça va, c’est que 3 jours ! Ensuite, c’est les vacances de toute façon ! » Alors alors … oui, ok, bien sûr. Mais en fait, ce n’est pas ça qui me dérange. Bien sûr que c’est bien moins pire que l’année dernière, bien sûr que c’est plus court et moins éprouvant, qu’on est moins angoissés, qu’on s’organisera différemment, tout ça tout ça. Non, ce qui me dérange, c’est qu’une fois de plus on considère que les parents de jeunes enfants peuvent sans problème télétravailler et garder leurs enfants EN MÊME TEMPS.

Vous avez probablement vu passer la merveilleuse vidéo de ce député « qui a déjà gardé ses enfants malades » (si non, allez-y, ça vaut le détour) et qui ne voit pas le problème de télétravailler avec des enfants à côté. D’ailleurs, il suffit juste de leur donner du travail et de leur dire « Papa/Maman travaille à côté, fais ton travail et tu me dis si tu as besoin de moi ». Comble du foutage de g*****, il termine par une boutade qui se veut féministe. A vomir. Bref … Alors, soit on n’a pas du tout la même expérience d’un enfant de 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans ou même 8 ans ; soit je suis vraiment la pire des mères et mes enfants les pires des enfants ; soit en fait ce brave monsieur n’a finalement jamais gardé ses enfants seul lui-même (un enfant qui a 40 de fièvre et qui dort toute la journée NE COMPTE PAS). J’ai ma petite idée sur la question … !

Quoiqu’il en soit, voilà encore une preuve s’il en fallait, que les parents de jeunes enfants sont lâchés dans la nature, et que notre réalité n’est absolument pas perçue comme telle.

Donc Scoop international : non, télétravailler et gérer des enfants en bas-âge n’est pas compatible du tout. Je ne pensais même pas qu’on en était encore là ! Encore une fois, je ne parle pas d’un bébé de 3 mois qui dormirait toute la journée ou d’un enfant de 12 ans qui geekerait. Je parle de la vraie vie, avec des vrais gens, des vrais problèmes, des vraies questions d’éducation, des vraies frustrations, des vraies crises, des vraies demandes d’attention, des vraies inquiétudes, des vrais repas à préparer, des vrais enfants qui s’ennuient, des vrais devoirs (d’ailleurs, chez vous aussi les maître.sse.s ont cru qu’on passait le CAPES cette année ?!) . Des vraies familles quoi !

Mon coup de gueule passé, j’ai quand même réfléchi à ce que j’allais faire différemment pour ce confinement-là. Nous avons fait le choix de rester nous confiner chez nous, en région parisienne, car c’est là que nous aurons le plus d’aide. Mais le premier confinement il y a un an ayant laissé un réel traumatisme chez nous, on a décidé de changer quelques petites choses …

Ces loooongues siestes sur le canap’ du bureau en « télétravail » il y a un an …
1. On se fera aider avec les enfants

Il y a un an, nous avions bien entendu suspendu la garde partagée et mis notre nounou au chômage partiel. Deux mois H24 avec les enfants dont un nourrisson, avec un post-partum bonbon, sans aucune aide pour les enfants, le ménage, les repas … avec du recul, je ne sais vraiment pas comment on s’en est sortis. Ca aurait pu très mal finir d’ailleurs, puisqu’on a fait tomber le berceau de notre bébé sans faire exprès, et qu’il a atterri …. à 15 cm du haut des escaliers après avoir roulé (notre fils) sur le sol. La peur de notre vie. Nous étions épuisés et à bout de force, c’était à la fin du confinement et nous avions alors décidé de faire revenir notre nounou quelques jours plus tôt ; le risque du Covid était bien moins important que celui d’un accident domestique …

Cette année, la garde continue, 100% à la maison avec notre famille co-garde (donc 4 ou 5 enfants toute la journée), mais au moins, on a du relais. Nous avons très peu de relai familial possible en ce moment et avons la chance d’avoir un mode de garde « individuel » qui nous permet de rester nous confiner chez nous tout en étant secondés avec les enfants.

Je continuerai à m’en occuper pas mal, notamment car nous avons des rdvs médicaux et autres mais ça n’aura rien à voir …

2. On ira travailler ailleurs

Avec 5 enfants toute la journée à la maison du coup, nous avons cherché une solution pour aller travailler ailleurs. Nos voisins sont partis se confiner à la campagne et nous ont laissé les clés de chez eux. Cela nous permet d’avoir de vraies plages de travail et de calme, notamment pour les visios …

3. On sortira beaucoup plus

Fini le confinement sur-confinés, à ne pas mettre un pied sur le trottoir de peur que le Covid nous saute dessus. L’année dernière, nous ne sommes quasiment pas sortis en deux mois. Il est très difficile de se souvenir à quel point on était flippés il y a un an, mais on l’était ! On ne connaissait rien au virus ni à sa contagiosité, on désinfectait trois fois tout ce qu’on touchait et donc, cerise sur le gâteau, on ne mettait pas un pied dehors. On n’a d’ailleurs jamais pris notre heure de sortie autorisée quotidienne (on a la grande chance d’avoir une petite cour devant notre maison, qui a permis de s’aérer quand même …).

J’en ai pris conscience le jour où ma fille aînée a eu une crise de larmes quand j’ai voulu l’emmener acheter du pain à la fin du confinement … je me suis dit qu’on était allés trop loin, pour qu’elle n’ose même pas franchir le portail sans fondre en larmes de peur. Donc cette année, pas de restriction de sorties, on profite des espaces verts autour de la maison !

4. On ne parlera pas sans cesse de Coco

On avait beau lui avoir donné un petit surnom tout mignon comme s’il faisait partie de la famille, il n’en était pas moins beaucoup trop présent. Coco par-ci, Coco par-là, on ne savait même pas trop quoi dire ni raconter à nos enfants mais ce qui est sûr, c’est qu’on en a beaucoup (trop) parlé. Cette année, ce ne sera pas pareil. Bien sûr, elles savent pourquoi elles ne vont plus à l’école, mais on n’a pas cherché plus loin. Petite I retient qu’elle n’a plus de masque à porter, Little A qu’elle peut se réveiller plus tard, et c’est bien tout ce que je leur souhaite …!

5. On ne ritualisera pas le temps

8h : Réveil – petit dej
9h : début des activités et école à la maison
10h : récré (??!!)
10h30 : reprise activités ou école à la maison
11h30 : déjeuner
12h30 : temps calme / sieste
14h : yoga
14h30 : récré
15h : activité manuelle ou cuisine
17h30 : bain
18h : Vidéo Live d’Henri Des, puis d’Aldebert
19h : Dîner
19h30 : coucher

Achevez-moi !!!! Ces rituels qui me paraissaient apaisants au début du confinement #1 sont vite devenus angoissants. D’ailleurs, ne me parlez plus d’Henri Dès ou du Fichu Covid d’Aldebert … Quand je pense aux heures de visios avec les copains pour la classe à la maison, d’exercices, de jeux, de pate à modeler, de DIY, de cuisine, de jardinage … je me dis qu’on a vraiment assuré, mais aussi qu’on a trop tiré sur la corde.

D’ailleurs en y regardant de plus près, je pense que ce besoin de contrôle total sur le temps lors de ce premier confinement (avec une certaine psychorigidité dont moi seule ai le secret) était probablement les prémices de mon stress post-traumatique post-accouchement. Garder la maîtrise sur ce que je pouvais alors que je m’écroulais intérieurement pour lutter contre ce que je n’avais pas pu maîtriser …

Finis les cours de yoga tous les jours à 14h :)

6. Je vais lâcher prise (si, si !)

Le meilleur pour la fin !! Terminées les heures d’école à la maison à s’arracher les cheveux avec Petite I, les longues minutes de peinture à doigts où tu prends sur toi de ne pas t’énerver parce que ta table ressemble à un champ de bataille, les DIY qui ne ressemblent à rien mais que tu prends quand même en photos, les apéros visios où tu fais semblant de gérer super bien la situation, les tentatives de concentration professionnelle alors que tu sais que tu as tes enfants à gérer …

Rien de tout ça pour ce troisième confinement ! Je me demande d’ailleurs si je ne vais pas systématiquement mettre en sourdine les comptes Insta dès que je vois une miche de pain maison passer … :)

On fera un peu moins de bricolage, on ira un peu plus chez Picard, la maison sera un peu moins rangée, le travail un peu moins à l’heure, on apprendra un peu moins de poésies, mais on tentera de préserver le peu d’innocence qu’il nous reste après tout ça …

Et vous, qu’allez-vous faire différemment ? Quels sont vos petits trucs pour mieux vivre cette période ?

Bon courage à toutes et à tous, et surtout n’oubliez pas : VOUS DÉCHIREZ !

2 commentaires sur “Confinement #3 : Ce que je ne referai pas

  1. Comme toi j’étais en post partum lors du premier confinement et on va dire que je l’ai pas hyper bien vécu !
    J’avais l’impression de me faire voler, de n’avoir pas assez de temps pour mon nourrisson et pas assez pour mon aînée. J’ai passé mon temps à culpabiliser. Avec le recul on en a retiré du positif bien sûr, mais il m’a fallu beaucoup de temps pour l’accepter.
    Alors nous aussi pour ce 3e confinement on a décidé de prendre toute l’aide qu’on pouvait. Et je suis même surprise de voir que même notre entreprise à mon mari et moi a pris des mesures pour aider les parents.
    Je te souhaite que tout soit plus simple cette fois ci et on va espérer que cela ne dure pas et qu’on ait pas un quatrième round !

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    1. Merci beaucoup pour ton partage ! Oui c’est exactement ça, c’est long et compliqué à accepter, il reste pas mal d’inachevé et de colère de cette période.
      C’est super que votre entreprise ait compris et adapté les choses … si ça pouvait changer à ce niveau-là ce serait juste formidable.
      Plein de courage à toi, à vous aussi pour ce 3ème confinement, en espérant comme tu dis qu’on en voit bientôt le bout !

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