
[Je laisse cet article, écrit en 2015, car il peut en rassurer certain.e.s. Néanmoins, avec le recul de plusieurs années, je sais à quel point ce n’est pas une généralité et à quel point certaines mères ont un sommeil de plomb, même avec des enfants à côté. Là encore, on n’est pas égales et il n’y a aucune bonne ou mauvaise façon de faire …!]
Cette expression sortie par une puéricultrice après mon accouchement m’avait interpellée. Alors que je lui faisais part de mon incapacité à dormir profondément même quand mon bébé était plongée dans les bras de Morphée depuis des heures, elle m’avait dit « Oh mais vous savez, il est possible que cela vous poursuive longtemps, voire ne vous quitte jamais. On appelle ça le sommeil de nourrice. » Comprenez, le sommeil si léger qu’une plume qui vole peut vous réveiller. Bon, je n’ai jamais eu un sommeil de plomb et très facile, mais j’étais quand même un peu dubitative… c’était donc vrai, plus jamais je ne dormirais pareil, « juste » parce que j’étais mère ?
Huit mois après, je dresse un premier bilan : oui, on (je) ne dort(s) plus jamais pareil avec un enfant. Ça commence dès la naissance : elle est si belle, si petite, si fragile, et si elle avait besoin de quelque chose et que moi, sa MÈRE, je ne pouvais la combler parce que je DORS (bouuuuuh c’est mal). Non, je préfère la regarder des heures durant, vérifier qu’elle respire (bien evidemment), être alerte du moindre mouvement qui pourrait signifier qu’elle a besoin de moi. Quelle franche rigolade quand on me disait « dors en même temps qu’elle, c’est la clé pour se reposer ! » Ahahah, moi, dormir pendant qu’elle dort ? Mais tu n’y penses pas ! Et si elle s’arrêtait de respirer ? Et si elle pleurait et que je ne l’entendais pas ? Et si tout à coup un terroriste entrait dans l’appartement, volait mon bébé, repartait avec et que je ne l’entendais pas non plus ??
En fait, quand on est maman, c’est un peu comme si le cerveau se remplissait d’un coup de multiples besoins à satisfaire, qui s’ajoutent aux nôtres mais qui ne sont pas les nôtres.
On croit alors qu’après les premiers mois passés et les nuits complètes retrouvées car le bébé à compris que 20h-7h c’était quand même une super option, notre sommeil d’avant va revenir, que l’on va retrouver une sérénité parfaite qui nous permette de dormir 8h d’affilée … mais non ! Ou en tous cas pour moi, ça ne se passe pas du tout comme ça !
Mes nuits sont hachées, le moindre bruit me réveille (« et si elle avait fait la grosse commission, faudrait quand même que j’aille voir », « c’était quoi cette toux ? », « oula mais il fait trop chaud dans l’appart là ! », « mais suis-je vraiment au point pour mon rdv demain ? », « zut j’ai pas appelé la nounou pour l’organisation de la sortie de halte-garderie demain… » ) même si Petite I dort à poings fermés…
On m’a parlé d’une solution : se coucher tôt. Là encore : ahahahah ! Quel gâchis de se coucher tôt, et dire que ce sont les seuls moments où je profite de mon mari, où je peux prendre un bain, où mon bébé ne m’accapare pas entièrement, je ne vais pas dormir, et puis quoi encore ?! Sauf qu’après quand à minuit le sommeil tarde à venir, je me jure que « demain je me couche VRAIMENT tôt ». (Tiens, je vais commencer lundi d’ailleurs, nouvelle semaine, nouvelle résolution……. LOL)
Je me rends particulièrement compte cette semaine du changement opéré dans mon sommeil depuis la naissance de Petite I, car elle dort dans notre chambre. Et qu’en fait, je ne dors pas plus mal (ni mieux !) qu’à Paris. Finalement les murs chez moi c’est superflu, depuis que je suis maman je me suis mue en Clark Kent : je vois et j’entends à travers les cloisons. Ceci dit, ma fille, c’est pas du tout Clark Kent et elle est quand même beaucoup plus sage quand elle est dans sa chambre… :)